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Délégué syndical

Renforcement de l’arsenal législatif contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes au travail.

Ecrit par 18 septembre 2024septembre 19th, 2024Aucun commentaire

Le harcèlement sexuel et les agissements sexistes en milieu de travail sont des problématiques profondément ancrées dans la société. En dépit des progrès réalisés au fil des ans, le décalage entre le cadre légal et la réalité des comportements reste préoccupant. 

En réponse à ce défi, l’arsenal législatif français n’a cessé de se renforcer pour mieux protéger les salariés et responsabiliser davantage les employeurs. Cet article explore les évolutions récentes de la législation, les nouvelles obligations des employeurs et les droits renforcés des salariés, tout en analysant l’impact de ces changements sur la gestion des relations sociales en entreprise. 

 

Évolutions législatives : un cadre renforcé 

L’intégration des agissements sexistes dans le droit du travail français en 2015 avait marqué un tournant législatif important. Aujourd’hui, ces agissements souvent banalisés peuvent non seulement être sanctionnés sur le plan disciplinaire, mais aussi faire l’objet de qualifications pénales, telles que l’outrage sexiste ou sexuel. De plus, les évolutions législatives de 2021 ont encore consolidé le Code du travail pour lutter contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes en entreprise. 

La loi du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail, entrée en vigueur en mars 2022, a introduit des obligations supplémentaires pour les employeurs et des droits renforcés pour les salariés. En outre, le Code du travail a été modifié pour inclure une définition plus précise du harcèlement sexuel, élargissant notamment la qualification de harcèlement sexuel pour des agissements sexistes répétés. Par exemple, la répétition de propos sexistes, encore parfois banalisés en entreprise malgré la loi de 2015, est désormais considérée comme du harcèlement sexuel.

 

Nouvelles obligations des employeurs 

Avec ce renforcement législatif, les employeurs se retrouvent au premier plan dans la lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes. Leur obligation de prévenir, détecter et sanctionner ces agissements s’accentue et leur impose de mettre en place des actions concrètes. Nous pouvons également noter ces nouvelles dispositions : 

  • Mise à jour du règlement intérieur : Le règlement intérieur de l’entreprise doit inclure des dispositions spécifiques sur le harcèlement sexuel et les agissements sexistes, définissant clairement les comportements prohibés et les sanctions encourues.Obligation pour les entreprises ou établissements de plus de 50 salariés – Article L1321-2 
  • Création d’un dispositif d’alerte : Les employeurs sont tenus de mettre en place un dispositif d’alerte interne permettant aux salariés de signaler anonymement des comportements inappropriés. Ce dispositif doit être accessible, confidentiel et efficace pour encourager les victimes à s’exprimer sans crainte de représailles.Obligation pour les entreprises ou établissements de plus de 50 salariés – Loi n° 2022-401 du 21 mars 2022 visant à améliorer la protection des lanceurs d’alerte.

 

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Droits renforcés des salariés 

Les récentes évolutions législatives ne se contentent pas de renforcer les obligations des employeurs ; elles améliorent également les droits des salariés. Ces derniers bénéficient désormais d’une protection accrue, avec, en théorie*, des recours plus accessibles et des sanctions plus sévères contre les auteurs de harcèlement. 

  • Protection des victimes et des témoins : La loi renforce la protection des salariés victimes de harcèlement sexuel ainsi que des témoins. Toute mesure de rétorsion contre un salarié ayant signalé ou témoigné d’un harcèlement sexuel est strictement interdite et passible de sanctions. 
  • Accès facilité aux recours juridiques : Les salariés disposent de recours facilités contre les auteurs de harcèlement. Pour dissuader ces derniers, les sanctions pénales et civiles ont été renforcées. 

*Compte tenu des délais de la justice qui se rallongent, notamment en raison d’un manque de moyens criant, cette facilité d’accès ne se traduit pas toujours dans les faits. 

 

Impact sur le quotidien des entreprises et rôle des élus 

Ces évolutions législatives devraient avoir un impact considérable pour lutter contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes en milieu professionnel. Les élus du personnel jouent un rôle crucial pour rendre la loi effective en accompagnant une politique de prévention adaptée aux réalités de chaque entité. 

Le dialogue social devient ainsi un levier essentiel pour garantir la mise en place d’une organisation du travail respectueuse et pour s’assurer que les actions de prévention des agissements sexistes et du harcèlement sexuel soient bien relayées auprès de tous les salariés. 

Enfin, n’oublions pas que seul l’employeur porte la responsabilité d’assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale des travailleurs. L’acteur central pour que la loi se traduise concrètement en milieu professionnel reste donc l’employeur.

 

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